Mention honorable dans la sous-catégorie « Conceptuel / Esthétique »
Disposant de peu d’oseille, le club Oasis Marine à Zarzis-Tunisie se dessine comme la destinée de mes vacances. Cette énième zone touristique symbolise à son tour un jeu de non miroirs entre l’Europe et le Maghreb. Une fois sur place, ma rétine s’impressionne des touristes s’abandonnant aux animations, attisant d’assaut les animateurs, dessinant ainsi un microcosme constitué de vacanciers et du personnel hôtelier, un groupe interchangeable qui m’est interdit. Ils m’apparaissent comme une masse laiteuse vide, tellement abasourdie par l’excès du paradis solaire, que la surexposition photographique ne peut plus les sublimer. Dans le même lieu, se dressent sous mes yeux d’autres figures, plus uniques. Ce sont les ouvriers chargés de l’entretien de cet oasis artificiel. Spectres contemplatifs, s’acharnant sous le soleil infernal, leur individualité noble se démarque du lot pension complète, boissons incluses. Avec eux, mon appareil photo désire s’approcher, extirper au minimum la profondeur de champ des portraits, pour sonder leurs pensées, les décontextualiser de leur labeur. Ils sont présents, la sagesse suinte des peaux : je regarde mes icônes tunisiennes.
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