Médaille d'or dans la sous-catégorie « Dans le Maghreb »
En 2019, l’oasis de Taidalt était noyée sous les eaux. En 2020, l’oasis de Tighmert brûlait. La même année, la culture intensive de la pastèque vidait les nappes phréatiques. En 2021, la pandémie coupait le dernier souffle du tourisme.
Entre les oasis de Taidalt, Tighmert, Fask et El Borj, j’ai rencontré ces guides qui, pour survivre, escortent des voyageurs venus chercher dans le désert un retour aux sources, une quête de l’essentiel. Nous venons nous perdre dans ce « grand rien », ce vide immense qui nous apaise. Mais pour ces hommes, ce même vide est un quotidien sans horizon, un manque de ressources, un avenir incertain. Eux rêvent de quitter ce « grand rien » pour rejoindre ce « grand tout » qui leur échappe, un ailleurs de promesse et d’abondance, que nous fuyons parfois.
« Y a rien ici », me répétait l’un d’eux.
Rien que le vent, la poussière, et la force obstinée de ceux que l’on oublie.
C’est ce vide, cette tension entre l’absence et le désir, que j’ai cherché à révéler dans mes images
Je me suis immergé dans cette dualité : ces visages marqués par la résilience, ces gestes humbles, cette dignité farouche face aux vents de l’histoire, aux catastrophes, aux dérèglements. À travers mes images, je voulais rendre visible cette ténacité silencieuse, cette force de continuer malgré tout, pour nourrir sa famille, pour tenir debout là où tout vacille.
Le désert est un miroir. Il reflète nos paradoxes.
Nous venons chercher le vide pour nous retrouver, eux rêvent de combler ce vide pour simplement vivre.
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