Mention honorable dans la sous-catégorie « Photographie de rue »
Cette série photographique est née d’un besoin intime et profond : celui de retourner sur les traces de mon père, en Tunisie, son pays d’origine, qu’il a quitté à l’âge de 17 ans. À travers mon objectif, j’ai tenté de capter les ambiances, les lieux, les visages, les instants fugaces qui pourraient, d’une manière ou d’une autre, évoquer sa présence passée – ou son absence présente.
Ce travail n’est pas un reportage, ni un simple retour aux sources. C’est une quête sensible, une tentative de dialogue silencieux entre les fragments d’un passé migratoire et la réalité contemporaine des lieux. En photographiant ces espaces, j’ai cherché à recomposer une mémoire éclatée : celle d’un père qui a quitté son pays jeune, pour élever ses enfants ailleurs, en leur parlant d’une Tunisie qu’ils n’ont pas connue, ou qu’ils n’ont connue que par les mots, les silences et les récits partiels.
Mon intention n’est pas de documenter une histoire individuelle, mais de toucher, à travers elle, quelque chose de plus vaste : la douleur contenue dans toute trajectoire migratoire, les tentatives de transmission, les liens entre les générations, et la complexité d’un héritage que l’on essaie de saisir, parfois à travers une image.
Cette série s’inscrit dans ce va-et-vient entre le visible et l’invisible, entre l’intime et l’universel. C’est ma manière de dire, en images, ce que les mots de mon père laissaient parfois en suspens.
Saïd Ali Ouled El Bey.
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