La Pierre Plantée raconte les correspondances spatiotemporelles entre deux-femmes, mon arrière-grand-mère maternelle et moi-même, sur trois territoires : l’Ardèche, sa terre d’origine, Marseille où elle a vécu après la deuxième guerre mondiale, et Rabat où elle est décédée loin de chez elle à l’âge de 38 ans, après quoi son corps a été placé dans une fosse commune. 70 ans plus tard, installée moi-même au Maroc, mon pays paternel, je me déplace en permanence entre ces trois territoires. Installée à Rabat, je décide de partir à la recherche de son corps pour le ramener à sa « juste place »…

Par la superposition en images de ces territoires recréant de nouveaux paysages intimes et l’utilisation d’images d’archives et d’autoportraits, cette série raconte les hasards de rencontres entre deux femmes d’une même lignée, et explore la notion d’ancrage et non-ancrage par nos deux corps suspendus dans un entre-deux, le sien perdu et le mien navigant sans-cesse entre mes deux terres d’origine.